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Les
actionnaires ont le moral
Le baromètre de l'actionnaire individuel souligne la confiance relative
des boursiers.
Les petits porteurs croient à la sérénité du marché. Ils se reportent
sur les valeurs traditionnelles. Passé les sueurs froides, les actionnaires
font preuve d'un incroyable aplomb. Alors qu'au mois de mars le krach
faisait l'effet d'une bombe psychologique, le moral des petits porteurs
est presque intact. C'est ce qui ressort du deuxième baromètre de l'actionnaire
individuel réalisé par la Sofres, ParisBourse SA et TF1.fr au mois de
juin auprès de 500 investisseurs actifs. Ils sont 85% à se déclarer plutôt
confiant quant à la croissance de la Bourse de Paris, contre 92% au mois
de mars. Ils gardent la même tranquillité concernant l'indice phare du
marché, le CAC 40. Près d'un actionnaire sur deux pense qu'il va augmenter
(49%), et 42% des sondés croient en sa stabilité. La purge du mois de
mars se fait tout de même sentir : l'optimisme d'un marché haussier a
perdu 10 points en juin, et s'est reporté sur une stagnation de l'indice,
qui representait 33% des avis en mars. Si le regard que les actionnaires
portent sur le marché n'a pas énormément évolué, leur comportement boursier
est plus pondéré. Ils ne sont plus que 28% à vouloir augmenter le montant
de leur portefeuille contre 32% trois mois auparavant. Les plus prudents,
qui désirent réduire leur bourse, gagnent un point et représentent désormais
8% des sondés. 78% optent pour l'économie traditionnelle Après avoir versé
dans l'excès sur les valeurs de la nouvelle économie, les actionnaires
semblent vouloir éviter tous les maux de tête. Et l'aspirine miracle,
ce sont les valeurs jugées plus traditionnelles. 78% pensent qu'il est
plus intéressant d'investir dans les sociétés de l'ancienne économie plutôt
que dans celle de la nouvelle économie. Les valeurs industrielles gagnent
3 points, elles représentent ainsi 41% des titres sur lesquels les actionnaires
sont prêts à investir en priorité. Les valeurs technologiques, adulées
par les spéculateurs au mois de mars avec 65% des intentions d'achats,
perdent 17 points mais restent en tête. Elles suscitent encore 48% des
appétits. Mais la défiance est probante. L'avis que portent les actionnaires
sur ces actions est aussi enthousiaste que la lecture qu'ils ont pu faire
de leurs relevés d'opérations de mars-avril. Pour 65% d'entre eux, les
sociétés de la nouvelle économie sont surévaluées, et près de deux tiers
pensent que " l'information fournie par ces sociétés est plutôt moins
fiable que celle fournie par les autres sociétés cotées en bourse ". Ils
sont seulement 5% à envisager le contraire. Après avoir bichonné leurs
investisseurs, les entreprises de la Net Economie vont devoir faire du
gringue aux petits porteurs.
Guillaume
Bourglan
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