Nouvelle économie, nouveaux emplois

Une étude effectuée pour le secrétariat d'état à l'industrie fait le point sur la création d'emplois dans la nouvelle économie.

Entre 220 000 et 570 000 nouveaux postes pourraient voir le jour d'ici trois ans. Le BIPE, un institut d'études et de prévisions économiques, s'est penché récemment sur cette douloureuse question. Qu'est ce que ça rapporte au final ces TIC (ex-NTIC, nouvelles technologies de l'information et de la communication)?-comprenez bien sûr Technologies de l'information et de la communication. De l'argent aux entrepreneurs pleins d'idées, des syncopes aux investisseurs imprudents, des migraines aux petits porteurs débutants. Désormais il faut aussi compter sur l'emploi. Et pas des moindres. Alors que depuis 1994, un peu plus de 100 000 postes ont été crées dans le domaine des technologies de l'information et de la communication, le BIPE (Bureau d'informations et de prévisions économiques) a rendu compte d'une étude tablant sur la création de 145 000 emplois par an dans ce secteur. Soit 435 000 emplois en trois ans. La simulation réalisée par le BIPE, pour le compte du secrétariat d'Etat à l'industrie, analyse la portée économique de la diffusion de ces technologies. Le BIPE a ensuite retenu cette " hypothèse médiane " d'environs 150 000 emplois par an. Si on prend les extrêmes, le gain en points de croissance pourrait aller de 0,6 au minimum à 1,6 par an. "Ce sont là des chiffres tout à fait significatifs qui font des secteurs TIC des moteurs essentiels de la croissance économique à venir ".

Deux autres tendances sont envisagées, plus timidement, par l'institut de conjoncture. La diffusion se fait de façon très lente, et ce sont un peu moins de 74 000 nouveaux emplois qui sont crées, soit 220 000 au bout de trois ans. Si au contraire la fourchette est haute, ce sont près de 190 000 emplois qui naîtront chaque année, soit 570 000 d'ici 3 ans.

" Dans les deux cas note l'étude, 85% de l'emploi se concentre dans 5 branches ".
Le service aux entreprises arrive en tête avec un quart des postes , suivi de près par les biens intermédiaires (20%) et le commerce (19%).

Le rêve d'une croissance à l'Américaine Le poids des TIC (technologies de l'information et de la communication) dans l'économie se veut grandissant.
Le BIPE note " qu'un cercle vertueux semble s'engager entre l'innovation et l'industrialisation des services.
De l'innovation découle une utilité accrue qui stimule la demande.
De l'industrialisation découle l'innovation du fait des potentialités offertes par les technologies d'information et de communication.
Les deux phénomènes conjoints créent de la richesse et de l'emploi ".
Le modèle a déjà été testé et breveté aux Etats Unis, " où le constat d'une vitalité sans précédant, marquée par une réduction du taux de chômage, sans reprise de l'inflation, a conduit [...] à envisager l'émergence d'une nouvelle dynamique de croissance qualifiée de nouvelle économie ".
Un rapport de la commission économique du sénat, publié au mois de juin, rapporte que le secteur des technologies de l'information " a contribué à hauteur de 35% à la croissance de l'économie américaine de 1995 à 1998 ", créant de facto 5 millions d'emplois.
Le BIPE prévoit un décalage d'environ deux ans entre l'hexagone et les Etats Unis. Le bond des courbes de croissance et d'emploi ayant eut lieu là bas à partir de 1994, contre 1996 pour la France. On pourrait donc potentiellement rattraper le retard sur nos concurrents anglo-saxons ...et ouvrir tranquillement des universités de l'Internet pour former les nouvelles recrues.
En 1998, le secteur des Technologies de l'information et de la communication employait 660 000 personnes. Moins de 3% de l'emploi global.

Guillaume Bourglan